La santé est le trésor le plus précieux et le plus facile à perdre
Chauvot de Beauchêne – médecin
Introduction
Le terme Shiatsu vient du japonais et signifie littéralement “pression des doigts” : shi (doigts) + atsu (pression). Cette traduction nous informe déjà sur la technique. «Le Shiatsu consiste en l ‘application de pressions rythmées sur tout le corps, dans un but de rééquilibrage corporel et d’amélioration ou de maintien de la santé. »
Tokujiro Namikoshi (1905–1999), fondateur de l’École japonaise de Shiatsu et président de l’Association Japonaise de Shiatsu est à l’origine de la reconnaissance institutionnelle du Shiatsu. Grâce à son action, le Ministère japonais de la Santé intègre cette pratique parmi les médecines officielles en 1955.
Les autorités japonaises distinguent clairement le Shiatsu du massage traditionnel en 1964, soulignant les effets spécifiques obtenus par les pressions et la dimension thérapeutique de la pratique.
Enfin, le Parlement européen, par sa résolution A4-0075/97 du 29 mai 1997, classe le Shiatsu parmi les huit approches complémentaires jugées comme des médecines non conventionnelles dignes d’intérêt.
Neuf ans plus tard, en 1964, le Shiatsu est officiellement distingué du massage traditionnel, notamment en raison des effets spécifiques obtenus par les pressions appliquées sur le corps. Cette différenciation marque un tournant dans la reconnaissance scientifique et thérapeutique du Shiatsu comme méthode à part entière.
Enfin, le Parlement européen, à travers sa résolution A4-0075/97 adoptée le 29 mai 1997, classe le Shiatsu parmi les huit approches complémentaires reconnues comme « médecines non conventionnelles dignes d’intérêt ».

Le shiatsu : une approche holistique
Le shiatsu ne traite pas les pathologies telles que les infections, lésions, malformations… qui relèvent exclusivement du domaine médical. Il ne doit donc, en aucun cas, être considéré comme concurrent ou substitut à la médecine occidentale. Sa pratique pouvant être contre-indiquée dans certaines situations, un avis médical reste toujours indispensable. Plutôt qu’une alternative, cette discipline se positionne comme un complément au système de santé..
Le shiatsu agit avec et sur la personne dans sa globalité: corps et de l’esprit. Notre corps garde en mémoire tout ce que nous avons vécu, compensant pour nous permettre d’avancer. Face aux épreuves, il peut développer une “armure” qui, parfois, nous entrave et nous empêche de réagir de façon appropriée. Lorsque des blocages persistent, ils risquent de créer des déséquilibres et, à terme, de générer divers troubles. Par ses pressions spécifiques, le shiatsu aide à les dissiper et à rétablir l’équilibre global du corps.
La pratique régulière du shiatsu s’apparente à une véritable hygiène de vie qui permet préventivement de prendre soin et à préserver au mieux sa santé. Les intersaisons, les périodes précédant un surmenage ou les premiers signes de déséquilibre sont des moments propices pour recourir au shiatsu.
Ni massage, ni idéologie, ni médecine au sens occidental du terme, le shiatsu, selon la philosophie asiatique devrait avant tout être pratiqué en prévention afin de stimuler les défenses naturelles de l’organisme pour maintenir forme physique et mentale pendant toute l’année. Les prestations ne s’apparentant à aucune pratique médicale ou relevant de la kinésithérapie, le shiatsu ne peut en aucun cas remplacer la consultation d’un professionnel de santé.
Brève histoire du shiatsu
La période Meiji (1868 – 1912) marqua l’ouverture du Japon et l’introduction de la médecine occidentale. En parallèle, les pratiques recourant aux vibrations – percussions – étirements jadis utilisées pour maintenir pour un état de bien-être commencèrent à perdre en importance. Ce sont alors les techniques curatives comme la chiropraxie, l’ostéopathie et les « massages occidentaux » qui connurent un essor notable.
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, un effort fut entrepris pour réduire l’influence chinoise sur le territoire japonais. Ce contexte favorisa une nouvelle avancée de la médecine occidentale. Le rattachement du shiatsu à la neurophysiologie durant cette période assura à la discipline une reconnaissance officielle ainsi que sa pérennité.
Shiatsu et énergétique chinoise
Le shiatsu s’inspire des techniques traditionnelles de massage développées en Chine. Sa pratique s’enrichit considérablement grâce à la compréhension des fondements de l’énergétique chinoise.
Cette approche repose sur plusieurs concepts majeurs :
- Les cinq éléments
- Les cinq organes et les six entrailles
- Le yin et le yang
Ces théories décrivent les interconnexions complexes entre les différentes fonctions du corps et aident à comprendre son équilibre global. Le praticien de shiatsu ne se concentre pas uniquement sur les symptômes ; il réfléchit en termes d’état général du corps — ce qu’on appelle le terrain en énergétique chinoise.
Son analyse repose sur :
- La constitution de la personne
- Son fonctionnement ou état de santé
- Les relations énergétiques entre les grands ensembles du corps
Grâce à cette vision globale, il peut repérer où un déséquilibre a pris racine, ou où il pourrait émerger, afin d’agir le plus efficacement possible.
Les grands ensembles énergétiques de l’énergétique Chinoise
En énergétique chinoise, les ensembles énergétiques, aussi appelés Organes, représentent des systèmes complexes et interconnectés. Il en existe cinq, chacun regroupant :
- Un organe anatomique : cœur, rate, poumons, reins, foie
- Un viscère associé : vésicule biliaire, estomac, intestin grêle, gros intestin, vessie, et le triple réchauffeur (système parasympathique)
- Un tissu corporel
- Un organe des sens
- Un son, une odeur, une saveur, une couleur
- Une condition climatique et une émotion
L’intégration dans les ensembles énergétiques des émotions et des facultés mentales illustre bien l’idée que corps et esprit sont indissociables.
Chaque composant reflète l’état de l’ensemble auquel il appartient et peut servir à établir un bilan énergétique :
- Les couleurs s’observent surtout au niveau du teint
- Les saveurs (acide, amère, sucrée, piquante, salée) jouent un rôle important dans la diététique et la pharmacopée chinoise
- Les conditions climatiques peuvent influencer les Organes – par exemple, les fortes chaleurs nuisent au bon fonctionnement du cœur
Enfin, la gestion des émotions dépend de l’équilibre de l’ensemble énergétique concerné. Une colère s’exprimera plus sereinement si le foie est équilibré. À l’inverse, des émotions trop fréquentes ou trop intenses peuvent déséquilibrer énergétiquement l’ensemble auquel elles sont rattachées.
Le bilan énergétique
L’état des ensembles énergétiques se manifeste par des signes visibles et perceptibles. Ces indices peuvent être repérés :
- au niveau des points d’acupuncture
- le long des méridiens, ces canaux qui transportent le Qi et sur lesquels les points d’acupuncture sont situés
D’autres indicateurs viennent enrichir l’observation :
- La couleur du teint ou la présence de troubles cutanés offrent des informations précieuses sur le fonctionnement interne
- La manière dont une émotion est vécue ou exprimée témoigne de l’équilibre de l’ensemble auquel elle est reliée → Par exemple, une colère exprimée avec calme et discernement révèle que le foie (qui lui est associé) est en équilibre
- L’attirance ou la répulsion pour certaines saveurs peut également signaler un déséquilibre énergétique → Une aversion pour le goût amer peut pointer une faiblesse dans l’ensemble lié au cœur
- Les conditions climatiques influencent aussi le fonctionnement des Organes → Des fortes chaleurs, par exemple, peuvent fragiliser le cœur s’il est déjà déséquilibré
Ces manifestations permettent au praticien d’établir un bilan énergétique global, en considérant autant les signes physiques que émotionnels.
Les effets du Shiatsu sur le corps et l’énergie vitale (Qi)
Le shiatsu induit une profonde sensation de détente. Il n’est pas rare que la personne s’assoupisse ou s’endorme, signe que le corps relâche ses tensions accumulées.
Un autre effet fondamental du shiatsu est la circulation harmonieuse du Qi, concept fondamental en médecine traditionnelle chinoise. Traduit souvent par “énergies”, le Qi est une notion complexe qui englobe:
- les flux internes tels que l’influx nerveux et les liquides organiques
- la respiration cellulaire
- l’activité biologique qui soutient l’organisme
En essence, le Qi représente tout ce qui anime le corps et maintient l’être vivant.
Selon la médecine chinoise, la santé est un état dynamique en constante adaptation. L’organisme cherche continuellement à préserver son équilibre :
- postural,
- hormonal,
- nerveux,
- thermique,
- homéostatique
✨Toute altération dans la production, la circulation ou la qualité du Qi peut entraîner des déséquilibres énergétiques, voire conduire à la maladie ou à la douleur. La disparition du Qi, elle, symbolise l’arrêt de la vie.
Les bienfaits
Le Shiatsu améliore l’équilibre énergétique et favorise l’état de santé. Il favorise la relaxation, la détente, le lâcher-prise. Le spécialiste en shiatsu aide la personne à garder ou à retrouver sa qualité de vie.
Le shiatsu est une invitation au bien-être, à l’équilibre, à être acteur de sa santé. C’est une approche préventive et complémentaire particulièrement indiquée pour redonner de l’énergie. Le shiatsu permet au corps de s’exprimer et peut libérer la parole. Pour cela c’est un très bon complément d’une psychothérapie. C’est une pratique douce et sans effet secondaire pour la santé. Les intersaisons, les premiers symptômes de troubles, les périodes de surmenage sont des moments particulièrement pertinents pour recevoir un shiatsu.