Brève histoire du shiatsu
La période Meiji (1868 – 1912) marqua l’ouverture du Japon et l’introduction de la médecine occidentale. Les disciplines recourant aux vibrations – percussions – étirements pour le maintien d’un état de bien être perdirent alors de leur importance. Par contre, les techniques curatives comme la chiropraxie, l’ostéopathie et les « massages occidentaux », elles, se développèrent. À la fin de la seconde guerre mondiale, l’objectif était d’isoler au maximum le Japon de l’influence chinoise. C’est ainsi que la médecine occidentale fit une nouvelle poussée. Le rattachement à ce moment-là du shiatsu à la neurophysiologie lui assura sa reconnaissance et sa pérennité.
Shiatsu et énergétique chinoise
Le shiatsu est inspiré de techniques chinoises de massage. La pratique du shiatsu est enrichie par la connaissance des fondamentaux de l’énergétique chinoise. Les théories des cinq éléments, des cinq organes et des six entrailles, du yin et du yang, établissent la nature des relations complexes de l’organisme. Ainsi le praticien de Shiatsu raisonne-t-il en termes d’état général du corps (terrain en énergétique chinoise). Il se base sur la constitution, la fonction / état de santé et les interrelations entre les grands ensembles énergétiques pour identifier où le trouble pourrait, ou a pu prendre racine.
Les grands ensembles énergétiques de l’énergétique Chinoise
Les ensembles énergétiques, aussi dénommés Organes, sont des systèmes complexes. Il en existe 5. Ils intègrent à la fois la réalité anatomique d’un organe – cœur, rate, poumon, rein, foie. Mais aussi celle d’un viscère – vésicule biliaire, estomac, intestin grêle, gros intestin, vessie, système parasympathique (triple réchauffeur en énergétique chinoise). On y retrouve également un tissu, un organe des sens, un son, une odeur, une saveur, une couleur, une condition climatique, une émotion. L’intégration dans les ensembles énergétiques des émotions et des facultés mentales illustre bien l’idée que corps et esprit sont indissociables.
Chaque « composant » reflète l’état de l’ensemble auquel il appartient et peut être utilisé pour établir le bilan énergétique. Les couleurs s’observeront essentiellement au niveau du teint. Les saveurs (acide, amère, sucrée, piquante et salée) sont importantes dans le traitement par la diététique et la pharmacopée chinoise. Elles peuvent également traduire un trouble de l’ensemble auquel elles sont liées. Les conditions climatiques peuvent influencer ou même nuire aux Organes. Les fortes chaleurs, par exemple, peuvent être dangereuses pour le cœur. Enfin, toujours selon l’énergétique chinoise, la gestion des émotions est influencée par l’état de l’ensemble auquel elle est rattachée. Ainsi, par exemple, la colère s’exprimera-t-elle plus « sereinement » si l’ensemble énergétique auquel appartient le foie est équilibré. Réciproquement, des émotions trop fréquentes, trop violentes peuvent déséquilibrer énergétiquement l’ensemble auquel elles sont associées.
Le bilan énergétique
L’état des ensembles énergétiques se manifeste de façon visible. Ces manifestations sont accessibles par exemple au niveau des points d’acupuncture et les méridiens. (Les méridiens sont assimilables à des canaux de transport du Qi sur lesquels sont situés les points d’acupuncture). La couleur du teint ou les troubles cutanés apportent également de précieux renseignements. La façon dont chaque émotion est gérée nous donnera une indication sur l’état de l’ensemble auquel elle est liée. Ainsi, par exemple, la colère s’exprimera-t-elle plus « sereinement » si l’ensemble énergétique dans lequel se trouve le foie est équilibré. L’attirance ou au contraire la répulsion pour une saveur traduisent pareillement un trouble de l’ensemble auquel elles sont apparentées. La réaction aux conditions climatiques est à prendre aussi en considération. Ainsi les fortes chaleurs, par exemple, peuvent être dangereuses pour le Cœur si celui-ci est déséquilibré.