15 Mar Accorder les corps
Avez-vous déjà entendu le son d’un violon, d’un piano ou de n’importe quel autre instrument de musique désaccordé ? Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas très harmonieux. En réalité, cela peut même être une véritable torture pour les oreilles. Les déplacements, l’humidité, les variations d’humidité et de température, la mauvaise utilisation, l’âge… sont autant de facteurs qui contribuent au dérèglement de l’instrument.
J’imagine souvent le corps comme un instrument de musique. Lui aussi est soumis à des « intempéries » – variations climatiques, émotions et tempêtes intérieures, surmenage, mauvaise hygiène de vie, blessures/accidents/traumatismes, infections – qui le dérèglent. Le « son » a perdu de son harmonie. Des troubles divers et variés apparaissent alors. Des maux de tête ou de dos, des vertèbres qui se déplacent constamment, des tensions musculaires, des troubles digestifs ou du sommeil, de la fatigue, de l’irritabilité, de l’anxiété. Et cette liste n’est pas exhaustive !
Si le corps devait être un instrument de musique, pour moi, ce serait un instrument à corde. Un instrument imaginaire qui tiendrait du piano et du violon. En tout cas un instrument à 20 cordes, comme le nombre de méridiens. L’harmonie des sons d’un instrument de musique n’est pas due à la seule bonne élasticité, tension des cordes. Le châssis, les chevilles, les marteaux, les touches, la table d’harmonie, le chevalet, enfin tous les composants ont un rôle essentiel. De la même façon, l’harmonie des sons en provenance du corps d’une personne n’est pas due aux seuls méridiens. Les organes, les liquides organiques, la matière, l’énergie, l’esprit, les émotions interviennent dans cette harmonie.
L’accordeur à qui l’on a confié un instrument de musique, en réalise une lecture et accomplit les opérations nécessaires pour régler les notes afin qu’elles sonnent juste et bien ensemble. Pour atteindre une certaine harmonie. Cela lui demande de la patience, de la pratique, de la justesse, de la précision et… l’écoute. De la même façon, le spécialiste en shiatsu « écoute » les sons émis par le corps, les plaintes inaudibles à l’oreille, les besoins exprimés sans un mot. Cela nécessite également de la patience. Le corps trop souvent malmené – qui n’a jamais dit : « oh ça va bien passer ! » -peut éventuellement montrer quelques réticences. Heureusement, elles disparaissent rapidement avec la bienveillance. On peut alors soulager, soutenir, répondre aux besoins. Tout refonctionne ensemble et le « son » redevient harmonieux.
« Un instrument bien réglé facilite le jeu, la fluidité, l’amplitude des nuances. Cela apporte un confort dans la régularité de chaque note, permettant d’entrer pleinement dans l’interprétation de la musique » (Philippe Ollivier, accordeur de piano à Nantes, https://accorder-piano-nantes.fr/)